Toujours aussi désespérant...
Ce qui m'exaspère depuis longtemps en parcourant les divers forums d'orthophonistes... et Dieu sait s'il y a des choses qui m'exaspèrent sur ces forums...
Donc aujourd'hui, ce qui m'exaspère un peu plus, ce sont ces orthophonistes qui n'y connaissent rien dans un trouble ou encore dans l'abord d'une pathologie bien particulière mais qui acceptent de recevoir tout en constatant qu'il ou elle est incapable de faire ce travail... Là je viens de lire un festival... donc l'une va recevoir une personne présentant des difficultés
"je dois recevoir ce jour un homme d'une quarantaine d'année arrivé en France il y a 7 ans. Il est d'origine maghrébine et se plaint d'un trouble d'articulation, ce qui me parait plus être son accent qui le gêne. Le bilan a été proposé par ma collègue mais je m'interroge: si il n'y a pas de véritable trouble de prononciation ou de problème de langage oral ou écrit, cette prise en charge relève t-elle vraiment de l'orthophonie? A quel titre puis-je le prendre en charge? (quel AMO?)
Si non vers qui pourrais-je l'orienter afin qu'il reçoive une aide?" ... Oui vous avez bien lu, cette orthophoniste n'avait pas encore reçu la personne mais elle se posait déjà la question de la cotation des actes alors que le bilan n'est pas fait, qu'elle n'a pas rencontré la personne... et déjà elle supposait que cette personne n'aurait qu'un trouble lié à ses origines étrangères... Je sais c'est pathétique !
Ensuite, il y avait celle qui n'a jamais travaillé en hôpital de jour, ni en établissement accueillant des enfants souffrant d'autisme et donc surement jamais travaillé dans une équipe pluridisciplinaire mais qui se prend pour une spécialiste de l'autisme car elle a fait une vague formation de quelques heures (sur deux jours), le PECS pour ne pas le citer et qui se fait mordre et griffer par ses patients régulièrement... J'avoue être stupéfaite car après 16 ans de travail en pédopsychiatrie (donc ce type de travail est mon quotidien), je ne me suis jamais fait mordre, ni griffer par un patient (ni aucun de mes collègues sauf une hystérique, ceci expliquant certainement cela) et pourtant j'ai croisé pas mal de patients violents (et pas souffrant d'autisme justement). En 16 ans, j'ai eu un seul enfant qui a cassé quelque chose dans mon bureau.
Mais cela s'explique peut être par ma formation... et le cadre rassurant que nous offrons à nos patients, nous sommes peut être tout simplement contenant... ?
Enfin dans le genre des discussions alakon... il y a aussi celles qui se sentent mal à l'aise avec des parents qui se montrent un peu trop familier ou entreprenant... Mais une fois de plus (pour rejoindre le post précédent) aucune ne se remet en cause sur ce qu'elles induisent chez ces personnes les mettant mal à l'aise...
C'est pathétique, être un professionnel du soin et de la communication et avoir de tels soucis de communication !
Et encore une fois, ne nous étonnons pas que les orthophonistes soient considérés par le monde médical comme des Charlot ou Charlotte...