Exode de cerveau !
Pourquoi les jeunes français s'orientent-ils vers la Belgique pour les formations médicales et paramédicales ?
L'avantage de la Belgique est que le recrutement ne se fait pas sur concours donc si vous n'avez pas eu les concours en France, vous avez toujours la possibilité d'aller faire vos études directement en Belgique où il suffisait de s'inscrire jusqu'à il y a quelques années. En effet désormais suite à l'afflux d'étudiants français ne parvenant pas à obtenir leur concours en France, il y a eu bien vite trop de jeunes français sur les bancs des écoles belges. La Belgique a donc instauré un quota (en 2006) et la possibilité d'intégrer un cursus en Belgique est donc soumis à un tirage au sort mais toujours à aucune sélection sur vos éventuelles capacités à poursuivre les études demandées.
La plupart des jeunes qui partent en Belgique faire des études de logopédie suivent donc un cursus de 3 années (4 ans en France après un concours d'entrée) et environ 700 heures de stages (contre 1200 en France).
Pour faire valider les diplômes d'orthophoniste obtenus à l'étranger, les personnes doivent faire leur demande d'équivalence auprès de la DGOS (Direction Générale de l'Offre de Soins) . Pour les formations de logopède, il est exigé soit la passation d'un examen ou la réalisation de stages. Un Diplôme d'Etat (relevant du Ministère de la Santé) leur est alors alloué et ils peuvent exercer.
Quelques rares étudiants français poursuivent le cursus belge en intégrant l'équivalent d'une maîtrise qui se déroule sur 2 années et à la fin de ce cursus, ils pourraient entamer une carrière universitaire.
Je comprends un peu mieux la rancune de quelques anciens étudiants en logopédie quand ils critiquent les études auxquelles ils n'ont pu accéder !
Question écrite n° 31149 de Mme Monique Cerisier-ben Guiga (Français établis hors de France - SOC)
Mme Monique Cerisier-ben Guiga appelle l'attention de M. le ministre délégué à la santé sur la situation des Français qui obtiennent un diplôme d'orthophoniste-logopède en Belgique. Alors que le diplôme équivalent obtenu en France est reconnu en Belgique, la France ne reconnaît pas le diplôme belge qui équivaut à la formation française. Elle lui demande que le diplôme d'orthophoniste-logopède obtenu en Belgique soit reconnu en France, en conformité avec les directives européennes de libre circulation des travailleurs.
Réponse du ministère : Santé
Les directives communautaires 89/48/CEE et 91/51/CEE prévoient un dispositif de reconnaissance mutuelle des titres, traduisant un principe fondamental selon lequel tout professionnel qualifié pour exercer une profession dans un Etat membre a désormais le droit à la reconnaissance de son diplôme pour accéder à la même profession dans un autre Etat membre. Le principe de base du système est donc clairement la reconnaissance de la qualification du migrant, l'exception étant la possibilité pour l'Etat membre d'accueil d'imposer des mesures de compensation. Ainsi, les disparités de formation pouvant exister entre Etats membres sont prises en compte et des mesures compensatoires prescrites aux candidats dont la formation est jugée trop différente de celle dispensée en France. C'est le cas, en particulier, pour la profession d'orthophoniste. Il apparaît que la formation pratique des orthophonistes-logopèdes en Belgique est substantiellement différente de la formation française dans la mesure où elle ne comporte en moyenne que 700 heures de stage au lieu de 1 200 heures. En tout état de cause, ces mesures compensatoires ne sont arrêtées qu'après un examen individuel des dossiers des demandeurs. Dans le cas où toutes les pathologies abordées dans la formation pratique française le sont dans la formation belge, même à un niveau quantitatif inférieur, il est accordé au demandeur une autorisation directe de l'exercice de la profession. Dans le cas contraire, il est demandé à l'intéressé de suivre des stages complémentaires. Ce traitement des demandes résulte d'une stricte application des directives européennes précitées.
Institut libre Marie Haps (Bruxelles)
Université catholique de Louvain