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orthologo
13 décembre 2011

Mail de X Bertrand et L Wauquier

From:
Date: 2011/12/13
Subject: Fwd: courrier de X. Bertrand et L. Wauquiez
To:

reçu ce matin,...


Début du message réexpédié :

De :
Date : 13 décembre 2011 09:47:13 HNEC
À
Objet : courrier de X. Bertrand et L. Wauquiez

Bonjour,

Nous avons reçu de votre part, et de la part d’autres orthophonistes, étudiants
ou professionnels en exercice, un message sur la réforme de la formation
actuellement en cours. Nous avons bien entendu les inquiétudes et les questions
soulevées par cette réforme, nous savons qu’un certain nombre de contre-vérités
circulent et qu’il y a au final beaucoup de confusion.

Xavier BERTRAND a donc tenu à recevoir la Présidente de la FNO il y a dix jours,
et tous les deux nous tenons aussi à vous répondre directement, pour vous
expliquer clairement et simplement les choses.

Vous le savez, comme nous le faisons pour tous les paramédicaux, nous rénovons la
formation des orthophonistes pour la mettre en phase avec les standards européens.

Aujourd’hui comme demain, il n’y aura qu’un seul diplôme d’exercice : c’est le
certificat de capacité. C’est un diplôme unique et qui le restera. De même, il
n’y a qu’un seul décret d’actes, indivisible, et c’est lui qui pose le cadre de
votre métier. C’est bien une, et une seule, profession. Nous ne voulons pas d’une
profession à deux vitesses.

Ainsi votre formation sera mieux reconnue qu’aujourd’hui car valorisée à Master
1. Nous vous garantissons ce M1 pour tous les futurs orthophonistes,
c’est-à-dire 240 ECTS, soit un potentiel de plus de 6000 heures de formation.
Ainsi, la formation sera plus riche, harmonisée entre les facultés, et vous aurez
en plus, des perspectives de progression universitaire d’une ampleur qui
n’existait pas jusqu’à présent.

C’est une avancée pour les orthophonistes et ça ne changera rien pour les
patients. Le patient est attaché à son orthophoniste et il n’y a aucune raison
que cela change. Aujourd’hui comme demain, toute personne victime d’un AVC,
d’Alzheimer, d’une maladie dégénérative ou toute autre pathologie pourra prendre
son annuaire et choisir l’orthophoniste de son choix. Le décret d’actes ne change
absolument pas. Tous les orthophonistes pourront continuer à prendre en charge
tous les patients, dans tous les champs d’exercice de votre métier, en tout point
du territoire, c’est une garantie absolue, et c’est essentiel pour les patients
et leurs proches.

Pour autant, revenons en détail sur les deux points qui vous concernent :


1. La formation des orthophonistes sera mieux reconnue.
La formation est actuellement équivalente à un BAC+2 ; elle sera désormais
reconnue en BAC+4 (niveau M1) .

Nous rappelons d’abord que la formation actuelle est définie par décret. Elle
comporte 2840 heures stages inclus, avec, nous ne l’oublions pas, du temps de
travail personnel ; pendant longtemps, cette formation durait 3 années. Les
universités ont progressivement choisi de répartir cette formation sur 4 années.
Nous ne remettons pas en cause ce choix : non seulement cette durée convient à
l’organisation des universités, mais en plus cela permet désormais, si l’on suit
les standards européens, d’enrichir très fortement la nouvelle formation par
rapport au décret précédent. En effet, la nouvelle formation vaudra 240 ECTS :
c’est un progrès en terme de reconnaissance. Par conséquent, avec la formation
rénovée, on a la même enveloppe (4 ans de formation), mais c’est une enveloppe
qui représente vraiment Bac+4.
Nous entendons certains dire qu’il faudrait une formation de 5 ans minimum (300
ECTS, soit 9000 heures): c’est comme si tout d’un coup 4 ans ne suffisaient plus
pour former de bons orthophonistes ! Nous, nous ne le croyons pas. Pour nous, les
orthophonistes aujourd’hui sont déjà de vrais et de bons professionnels.

Ce qui guide notre action, en rénovant les formations initiales, ce n’est pas de
rajouter toujours plus de « couches de connaissances » dans une maquette
ancienne, c’est de repenser complètement la formation, pour donner des bases
solides et amener l’étudiant à pouvoir entrer dans le milieu professionnel,
exercer son métier et progresser tout au long de sa vie.

Nous vous disons cela en tant que ministres, chargés de l’Enseignement supérieur,
de la Recherche et de la Santé, mais aussi du Travail et de l’Emploi. Notre
responsabilité, c’est de favoriser la recherche et, dans le même temps, de ne pas
rajouter des obstacles à l’accès à l’emploi. Or vous le savez, plus on ajoute des
années d’étude pour exercer un métier, moins le métier est accessible. Nous, nous
voulons que notre système de santé conserve son rôle d’ascenseur social pour ceux
qui ont choisi ces métiers au service des autres, et nous devons tous ensemble
préserver la diversité du recrutement sur les métiers de la santé. D’ailleurs, la
formation d’orthophoniste est déjà très sélective.

2. La nouvelle formation offre des perspectives de progression universitaire qui
n’existaient pas jusqu’à présent, à travers la construction de masters 2.
De quoi parle-t-on exactement ? On parle de formations complémentaires. Disons le
très clairement : les formations complémentaires, les orthophonistes en font
beaucoup déjà aujourd’hui.

Plusieurs d’entre vous nous disent d’ailleurs que ces formations servent à
pallier l’insuffisance de leur formation initiale, c’est bien pour ça qu’il nous
faut la réformer et l’enrichir, c’est ce que nous allons faire ensemble avec la
formation amenée au niveau M1.

D’autres orthophonistes nous disent aussi qu’ils suivent des formations, parfois
de très haut niveau, à titre de complément, pour approfondir un sujet qui les
intéresse particulièrement. Aujourd’hui, ces formations complémentaires ne
bénéficient pas forcément d’une reconnaissance universitaire, alors qu’elles
pourraient donner lieu à la construction de masters 2.
C’est cela que nous proposons : offrir la possibilité, à ceux qui ont envie de
s’inscrire dans un parcours de formation complémentaire, d’accéder à des
formations reconnues par les universités, de formations M2, qui seront donc
accessibles tout au long de la vie. Ca aussi, c’est une chance pour tous les
orthophonistes.
C’est notre devoir d’accompagner cette aspiration, parce que c’est un progrès
pour la profession. C’est notre devoir de reconnaître et d’entendre ceux qui
veulent faire évoluer la recherche et les pratiques de leur profession, et qui
donc aspirent à un parcours universitaire complémentaire par rapport à la
formation destinée à l’exercice. Et le M2, c’est une étape dans ce parcours,
c’est l’occasion pour certains orthophonistes d’aller plus loin dans la
recherche, et de bénéficier d’une « marche » intermédiaire jusqu’au doctorat.

Enfin, ces formations complémentaires de niveau M2, c’est aussi la possibilité
d’aller dans le sens du rapport Hénart-Berland-Cadet, et donc d’aller encore plus
loin. Vous le savez, ce rapport propose de confier encore davantage d’autonomie
et de responsabilité à certains professionnels formés notamment à pratiquer des
actes réservés jusqu’alors aux personnels médicaux Ces compétences-là, qui
permettent d’étendre encore le champ des professions comme la vôtre, nous pensons
qu’elles justifieraient des formations supplémentaires

Soyons clairs : ce n’est pas un orthophoniste qui fera concurrence à ses
collègues, c’est un orthophoniste qui fera un nouveau métier (le rapport propose
le terme de « paramédicaux praticiens ») : il sera chargé, par exemple, de gérer
un réseau de prise en charge. C’est cela qu’on appelle les pratiques avancées, ce
sont des nouveaux champs de compétence à conquérir, et, nous, nous croyons que
les paramédicaux méritent que l’on prête attention à cette demande, nous pensons
qu’elle est légitime, que nous devons donc y réfléchir ensemble et expérimenter
ce que ça peut donner concrètement.

Pour conclure, il nous faut être tous très attentifs à un objectif essentiel :
celui consistant à offrir aux étudiants, dès la rentrée 2012, la nouvelle
formation, afin que la promotion 2012-2016 ait un certificat de capacité
pleinement reconnu au niveau européen. Pour cela, la nouvelle maquette doit être
finalisée très rapidement. Nous comptons sur les membres du groupe de travail
pour se réunir très vite, parce que c’est dans l’intérêt de tous les
orthophonistes. Le ministère chargé de la Santé, tout comme celui chargé de
l’Enseignement supérieur, auront toujours la volonté de dialoguer.

Quant au travail sur les masters 2, si la profession n’est pas prête à y aller,
nous l’attendrons.

Xavier BERTRAND
Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé

Laurent WAUQUIEZ
Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
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Commentaires
J
Merci d'avoir partagé ce retour du ministère que je trouve clair et sensé. J'ose espérer que rien ne se cache entre les lignes. <br /> <br /> Je transmets aux collègues.<br /> <br /> Et bon réveillon !
Répondre
O
Jérôme, <br /> <br /> Vous êtes décidément un grand naïf... (sourire, je vous taquine) Ce syndicat passe son temps à dire n'importe quoi, se montre incapable de comprendre un texte pourtant simple alors comment s’étonner qu'il dise des bêêêtises...<br /> <br /> Souvenez vous le coup du Ministère de la Santé qui n'a rien à dire pour les orthophonistes...<br /> <br /> Ce qui est également intéressant, c'est que le Ministère lit TOUS les orthophonistes et même ceux qui ne le harcèlent pas bêêtement...
Répondre
J
Voilà qui s'appelle un retour de bâton, avec un parfait timing.<br /> <br /> En particulier ceci:<br /> <br /> "Nous entendons certains dire qu’il faudrait une formation de 5 ans minimum (300<br /> ECTS, soit 9000 heures): c’est comme si tout d’un coup 4 ans ne suffisaient plus<br /> pour former de bons orthophonistes ! Nous, nous ne le croyons pas. Pour nous, les<br /> orthophonistes aujourd’hui sont déjà de vrais et de bons professionnels."<br /> <br /> Je suis surpris que le ministère ait mis autant de temps à nous la balancer, celle-là. C'était pourtant évident. Nous crions que nous sommes déjà des orthos praticiens avec nos quatre ans d'études, et dans le même temps nous expliquons que nous ne serions pleinement compétents qu'avec cinq ans.
Répondre
orthologo
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