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orthologo
14 septembre 2015

Chassagny, témoignages

Nathalie Baye avait évoqué sa dyslexie sur France 2 et avait confié le nom de celui qui lui avait permis de s'en sortir : Claude Chassagny.

Ici, c'est un candidat à une Présidence de Région, Pierre de Saintignon dans une interview du journal Le Point. 

Cette approche de travail est dénigrée par certains orthophonistes et pourtant...

"Un type très humain", entend-on souvent dire. Pudique, le bras droit de Martine Aubry a accepté de se livrer au Point. Confidences.

PAR GEOFFROY DEFFRENNES

Publié le 16/06/2015 à 17:51 | Le Point

 

"A 10 ans, je ne savais ni lire ni écrire", lance l'homme briguant la présidence de la grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. On hausse les sourcils. "J'étais dyslexique... Mes parents, bien qu'habitant en Maine-et-Loire, se sont adressés au grand orthophoniste Claude Chassagny : il leur a conseillé de me mettre sur un cheval." De l'équithérapie avant la lettre... Pierre de Saintignon se livre rarement. C'est la première fois qu'il évoque devant un journaliste sa dyslexie. "Ah oui, il vous a dit cela ? Il a donc fendu son armure ?" s'étonne ainsi son ami de trente ans André Dupon, avec qui il a créé en 1978 Vitamine T, l'entreprise multiple de réinsertion. "Pierre est quelqu'un de pudique, nous n'étions pas nombreux à connaître cette partie de sa vie." Le premier adjoint de Martine Aubry, père de cinq enfants, est le parrain du fils d'André Dupon. "Pierre est l'une des deux plus belles rencontres de ma vie,se souvient celui-ci. J'étais éducateur auprès de jeunes délinquants, il dirigeait la Sauvegarde. Nous étions obsédés par la nécessité de créer des entreprises pour ces jeunes. J'avais trouvé mon grand frère."

Fendre l'armure

Quand Pierre de Saintignon débarque en politique, dans les années 90, beaucoup le prennent pour un patron fort en gueule mué en mercenaire du socialisme. Presque tous, en l'approchant, changent d'avis. "Un type très humain", entend-on souvent. Introduit auprès d'Anne-Lise Dufour-Tonini, la députée maire de Denain, une proche de Martine Aubry, le Lillois a séduit le sud défavorisé du département, méfiant devant l'homme de la métropole. "J'ai rarement vu quelqu'un de si différent de l'image qu'on s'en faisait ; nous n'avions pas envie de le promener dans nos quartiers, avoue Yohan Senez, dircab de la maire, devenu directeur de campagne pour le département du Nord. Lors de sa venue, j'ai vécu ma plus belle soirée de militant. Un homme généreux, concret. Il a utilisé les termes "je me dépouille devant vous''. Je crois qu'il va faire de la région un petit laboratoire économique et social."

Armoiries

La famille Saintignon fut membre des Chevaux de Lorraine, posséda plusieurs seigneuries... Si l'on évoque ses ascendants, l'intéressé ne mentionne pas un ancien député maire de Longwy (Pierre Amidieu du Clos, 1881-1955), mais préfère évoquer son arrière-grand-oncle Fernand de Saintignon (1846-1921), industriel maître de forges. Pas d'armoiries, mais le sceau de la sidérurgie, les valeurs du travail. Longwy fut reconnaissante au comte devenu urbaniste : l'avenue de Saintignon en témoigne.

Une enfance angevine

Le candidat à la grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie est né à Angers. "Mon père, de retour de captivité en 1945, avait perdu son travail d'avocat mais créé l'ancêtre de la DAS." Ecarté de l'école par sa dyslexie, suivi par des professeurs particuliers, le jeune Pierre, comme on l'a vu, voit sa confiance remise en selle par l'équitation. Forgé à la rigueur du Cadre noir de Saumur, il deviendra champion de France dans une des disciplines de l'obstacle, la "puissance" ("Je n'aime pas l'expression, évitez-la, on pourrait l'utiliser contre moi", s'inquiète-t-il). Une seule barre, très haute, que le cheval perçoit mal, ce qui oblige le cavalier à mettre le paquet avec les cuisses serrées. Le sexagénaire a aujourd'hui de l'arthrose aux genoux et se fera opérer après les élections.

Des études de médecine qui tournent court

Il ne réintègre l'école qu'en première et obtient le bac à sa sixième tentative en trois ans. "Ensuite, mes études de médecine ont tourné court. Toujours la dyslexie : éliminé car incapable de répondre à un QCM de biochimie... Aux tests QCM du service militaire, ils m'ont pris pour un affabulateur cherchant à se faire réformer ! Moi qui suis profondément républicain, jamais frondeur envers la loi !"

 

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